- BEAUJOLAIS
- BEAUJOLAISBEAUJOLAISS’étendant à l’ouest de la Saône, le Beaujolais se compose de la plaine alluviale, des monts du Beaujolais, partie du rebord oriental du Massif central, et du talus reliant ces deux éléments.Les monts du Beaujolais sont situés entre le Mâconnais au nord et les monts du Lyonnais au sud; à l’ouest, ils s’abaissent vers la vallée de la Loire. Ils s’élèvent à 1 012 mètres au mont Saint-Rigaud. Ce horst basculé à l’ouest est composé de roches cristallines: microgranites, micaschistes, rhyolites, qui donnent des hauteurs en dôme. Le climat y est rude; les températures sont fraîches avec un maximum moyen de 22,3 0C, et les précipitations atteignent 1 130 millimètres au col des Écharmeaux, à 719 mètres d’altitude. Les sols sont acides et ne portent que de maigres cultures; l’élevage bovin est, en revanche, très important (charolais). Les forêts de hêtres et de résineux constituent une partie non négligeable de l’économie des monts. Ceux-ci représentent une zone industrielle ancienne, spécialisée dans le textile. Cours-la-Ville fabrique des couvertures de laine, Thizy du tissu de Vichy, Amplepuis du coton léger et de la mousseline, Tarare (11 000 hab. en 1991) des rideaux en textiles synthétiques.La Côte viticole beaujolaise est le talus bordant à l’est les monts; elle est formée de petites collines calcaires, abritées à la fois de l’influence océanique et des brouillards de la Saône et particulièrement bien ensoleillées. C’est une région agricole, consacrée particulièrement à la vigne, qui couvre 22 000 hectares dans la zone d’appellation contrôlée. Le gamay donne ses meilleurs vins sur le brouilly (sol basique de diorites et de diabases avec 20 p. 100 de graviers et de sables calcaires), sur les morgons (schistes micacés bien décomposés), sur le gore (sol siliceux, produit de la décomposition des granites). C’est le domaine des grands crus et des beaujolais-villages. La partie nord de la Côte, aux sols argilo-calcaires moins favorables à la vigne, a un élevage bovin assez important. La vigne est cultivée sur de grandes et moyennes exploitations en faire-valoir direct ou en métayage. La vinification en coopératives est souvent pratiquée.La plaine alluviale a une économie mixte: sur les terres limoneuses, la grande culture, les prairies et l’élevage bovin, les grandes pépinières donnent de bons résultats; mais la concurrence des zones urbaines et industrielles croît. Cette vallée est une voie de passage très importante (routes et autoroutes, voies ferrées, y compris le T.G.V., navigation sur la Saône) unissant Paris à Lyon et à Marseille. Villefranche-sur-Saône (30 000 hab. et 50 000 hab. pour l’agglomération en 1991) fait le commerce des vins; c’est également une ville industrielle (métallurgie, textile, produits chimiques). Belleville (plus de 10 000 hab. en 1991), centre commercial très actif, a attiré des industries de machines agricoles, de matériel électrique, de robinetterie.• 1881; du n. d'une région de France♦ Vin du Beaujolais. Boire un petit beaujolais. Le beaujolais nouveau est arrivé. Abrév. fam. (1981) BEAUJO . Var. Pop. BEAUJOLPIF [ boʒɔlpif ].Beaujolaisrég. de France en bordure orient. du Massif central, entre la Loire et la Saône. Les monts du Beaujolais précèdent la côte, pays de vignobles (beaujolais).————————Beaujolaisn. m. Vin du Beaujolais.⇒BEAUJOLAIS, subst. masc.Vin rouge, parfois rosé ou blanc, issu du terroir de la région de Bourgogne qui porte ce nom.— P. ext. et lang. fam. Vin rouge d'une certaine qualité. Boire un petit beaujolais (Pt ROB.) :• À la sortie, Dubreuilh irait manger du saucisson en buvant du beaujolais : ça serait un bistrot quelconque, personne n'aurait grand-chose à dire aux autres, mais ils se sentiraient bien.S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 571.Rem. 1. L'emploi adj. de beaujolais n'est attesté que dans le syntagme côte beaujolaise (cf. Lar. encyclop.). Beaujolais, nom commun, est une ell. de vin du Beaujolais, où beaujolais (comme mâconnais pour vin du Mâconnais) désigne une région et un terroir. 2. La lang. arg. atteste beaujolpif (cf. A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 230) et beaujol' (SANDRY-CARR. 1963).PRONONC. :[
].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1922 (Lar. univ. : Beaujolais. Vin récolté dans le Beaujolais); 1952 arg. beaujolpif (argot des voyous d'apr. ESN.); 1953 (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, p. 230 : elle s'est tirée chercher une chopine de beaujolpif).De Beaujolais, nom de la région orientale du Massif Central située entre la Loire et la Saône, où l'on produit ce vin. Var. beaujolpif, peut-être d'apr. l'arg. olpif « beau, chic », d'orig. obscure.STAT. — Fréq. abs. littér. :3.beaujolais [boʒɔlɛ] n. m.ÉTYM. 1922; nom d'une région de France.❖♦ Vin du Beaujolais. || Boire un petit beaujolais. || Le beaujolais nouveau est arrivé. || Beaujolais primeur. || Du beaujolais-village (provenant des vignes de certaines communes). || Le Saint-Amour, le Morgon, le Chiroubles sont des beaujolais.♦ Var. pop. : beaujolpif. — Abrév. fam. (1981) : beaujo.➪ tableau Classification des vins.
Encyclopédie Universelle. 2012.